Baptême de Corde

Catégories : Femmes soumises SM camisole Bondage Shibari Kinbaku
il y a 10 ans

Anak Drakken (2000)

La nuit a déposé autour de nous sa cape.

Le silence règne, seules soufflent les flammes

Et, de temps à autres, les mots qui nous échappent.

Nul besoin de parler, c'est un dialogue d'âmes.

Nos yeux semblent fixés sur l'âtre rougeoyant

Mais à chaque fois que nos regards se retrouvent

Et plongent l'un dans l'autre, ô combien plus ardent

Nous apparaît alors le charbon qui y couve.

Nos souffles sur la bûche avivent les flammèches;

Une braise endormie luit sous le tisonnier.

Nous savons tous les deux qu'un peu de paille sèche

Allumerait ici un immense foyer.

Le temps semble arrêté, l'ambiance est chaleureuse.

Nous sentons dans nos chairs qu'un dénouement est proche.

On est là, tout près... mais l'âme se fait peureuse.

Pourquoi tant hésiter quand le Bonheur est proche?

Oui, pourquoi hésiter? Je tente une étincelle...

Le feu prend aussitôt, sa chaleur m'envahit,

Joie! C'est trop! Il faut que je me serre contre elle.

Ô instant délicieux! J'en suis tout ébahi!


Elle est là devant moi, en soumise docile.

En habits d'intérieur, elle s'est mit à l'aise,

Elle est si naturelle et tout semble facile,

L'entente est totale, pas le moindre malaise.

Cela fait si longtemps que je me la compose

Cette symphonie et j'ai enfin l'instrument

Sur lequel la jouer, ouvrer en virtuose,

Pouvoir mettre en pratique mon entraînement.

Il faut que je me calme avant de commencer,

Trop de hâte pourrait donner de fausses notes.

Doucement je lui souffle de s'agenouiller,

Ferme sur ses poignets une paire de menottes.

Instant magique... Oui, me dis-je, je l'ai fait!

Elle est là à mes pieds, les poignets enchaînés,

Le torse sur le lit; le tableau est parfait.

Elle est à ma merci, je vais me déchaîner!


Bruckner, la Quatrième, appelée "Romantique" :

Un Cuivre ouvre la marche et puis viennent les Cordes,

D'abord doucement puis toujours plus frénétiques,

En un grandiose éclat tous les  v i o l o n s  s'accordent.

Cet élan m'inspire pour composer mon ouvre.

Au froid métal succède une corde rugueuse.

Ses noires volutes lacent telle une pieuvre

Ses poignets délicats à la peau si soyeuse.

Sous ces sombres anneaux sa chair paraît si blanche,

Ses poignets si menus étreints par tous ces nouds.

Je veux me retenir mais ma volonté flanche

J'embrasse avidement ses jolis doigts nerveux.

Je la vois qui frémit et je sens alors naître

En moi la certitude : aucun doute ne reste,

Elle aime être soumise et j'aime être le Maître!

Tous deux nous jouirons de chacun de mes gestes.

Ces gestes je les ai si longtemps entraînés,

Que les nouds ni les cordes n'ont plus de secret.

Maintenant, je le sais, rien ne peut me freiner.

Après tant de recherches enfin je suis prêt...


Après cette ouverture, après ces quelques notes,

Peu à peu, crescendo, s'enfle la mélodie.

Les cordes glissent sur sa peau où je pianote

De doux arpèges qu'à son bonheur je dédie.

Emporté par les vagues de ma symphonie

Je suis les entrelacs que tracent sur sa peau

Les liens que j'ai placés au gré de mes envies.

Cette femme! Ce corps entravé! C'est si beau!

Tout est nouveau pour moi, tout reste à découvrir!

Peu à peu, alors que mes doigts sculptent les nouds,

Ils délacent l'étoffe, osent la dévêtir,

Sur sa peau frémissante ils poursuivent leurs jeux.

D'abord ses petits pieds s'offrent nus à mes yeux,

Tout menus, tout mignons sous le sombre cordage.

Puis ses bras blancs si fins, si doux, si merveilleux

Se déparent aussi de leur dernier plumage.

Le corps cerclé de chanvre, elle gît sur le lit.

Les pointes de ses seins pressent le fin coton

De son T-shirt tendu par les brins qui la lient.

A travers le tissu j'effleure les tétons,

Enhardi par un spectacle aussi émouvant.

Elle gémit, elle se tord, elle soupire.

Un pan de son T-shirt soudain se soulevant

Son nombril à mes yeux offre son point de mire.

Oh! Ce ventre si plat, haletant, palpitant,

Semblant comme se tendre, avide de caresses.

Mes doigts se posent sur sa peau douce, brûlants,

Remontent lentement, frémissant d'allégresse;

Ils vont à l'aventure, explorent cette plaine,

Gravissent les premiers contreforts des collines

Qui se déroulent ensuite comme une chaîne.

Et peu à peu apparaît sa peau opaline.

J'effleure, je glisse, légèrement j'attouche

Cette chair qui frémit, qui gémit, impuissante.

Je ne peux m'empêcher d'y déposer ma bouche

Avant de remonter les deux plus fortes pentes

Qui mènent à ses seins mignons comme deux pommes.

Ses tétons s'érigent, sa douce peau frissonne,

Tandis que je hume leur délicat arôme.

Le froid ou le plaisir? Sa mine polissonne,

Ses grands yeux bleu azur qui tendrement me suivent,

Ses sourds gémissements, son souffle plus rapide,

Tout en elle me dit combien sa joie est vive.

Rassuré, j'en deviens d'autant plus intrépide.


Elle n'est maintenant que de cordes vêtue.

Noirs serpents, elles se lovent, elles s'enroulent,

Pénètrent dans sa chair. Toute honte s'est tue,

La tension, le plaisir, l'amour... cela nous saoule.

Sillonnant tout son corps, les sombres ligaments

Enserrent ses poignets, ses jambes, ses chevilles.

Ils n'entravent pas tout à fait ses mouvements

Mais les canalisent, les guident, les aiguillent.

Tirant sur ses liens, je la vois qui se tortille.

Je les ai peu à peu placés avec adresse

Et chaque brin maintenant accroît son envie,

Chaque noud lui est comme une douce caresse.

Lascif, son corps ondule et pulse et se détend...

Et se retend encore, aspirant le plaisir

Au sein même des liens. Et moi, de temps en temps,

Je rajuste une corde ou cherche à la saisir

Pour resserrer un noud. Tâche ô combien ardue

Car toute sa puissance s'épuise à ce combat

Qui lui fait perdre pied et monter vers les nues.

On dirait qu'avec son cour c'est son corps qui bat.


Le moment est venu d'attaquer le final.

Son corps entrelacé ou son âme envoûtée

Réagit aussitôt à mon moindre signal.

A d'autres caresses il est temps de goûter.

Fouet, pinces et cire vont prendre le relais

Pour poser leurs baisers de feu sur sa chair nue.

Ligotée, impuissante, elle est en mes filets

Un beau spectacle offert au fouet et à la vue.

Mais comment commencer? accéder au trésor?

Pas de théorie, rien ne vaut l'expérience :

Chaque grain de sa peau il faudra que j'explore

Du bout de mes outils, sentir comment l'ambiance

Se modifiera. Je peux lire sur elle,

Dans ses yeux, sur sa peau et dans ses attitudes

Toutes les émotions qui en son sein se mêlent :

Peur, désir, douleur, plaisir et béatitude!

Avec précaution je teste ses réactions.

Ces pinces qui ici arrachent des grimaces

Engendrent plus à gauche un regard langoureux...

Tel coup de fouet la ravit, tel autre l'agace...

C'est ainsi que progresse un duel amoureux.

A  f o r c e  de sonder sa chair et son esprit

Je finis par dresser la carte de son corps.

Alors, fort de toute cette géographie,

Je peux mieux peaufiner mes notes et accords.

Mon contrôle sur elle est maintenant complet.

Je joue de son corps comme d'un instrument

Dont je suis virtuose. Oh! que le son me plaît!

Je pince ses cordes avec ravissement.

Sa douce peau se couvre de taches de cire;

Sous le fouet, sa chair si désirable rosit;

Tout emportée par la passion, elle tire

Sur ses liens et leur marque commence à s'inscrire.

Peu à peu ses soupirs se font gémissements.

Tout son corps est tendu, comme tétanisé.

Son ventre seul augmente ses ondoiements

Dans la marge étroite que la corde a laissée.

Sa main se mue en serre et son pied fait le poing ;

Il s'échappe un long cri de ses lèvres béantes ;

Puis elle se détend... Elle revient de loin.

Emerveillé, je l'admire, toute haletante.

Lentement, tout en la caressant, je délie

Toutes les cordes qui croisillonnent son corps.

Je l'embrasse; c'est le plus beau jour de ma vie.

Alors, d'une voix suave, elle soupire : "Encore..."


Anak Drakken (2000)

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Très beau, merci
de la poésie BDSM
Non, c'est du très beau BDSM poétique ^^^^
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